Brigitte Leblanc lançait le 9 octobre dernier, un livre qui s’intitule : Je ne serais jamais partie. Elle profitait aussi de l’occasion pour lancer son tout nouveau disque : Mon coeur est une île!
Brigitte Leblanc lançait le 9 octobre dernier, un livre qui s’intitule : Je ne serais jamais partie. Elle profitait aussi de l’occasion pour lancer son tout nouveau disque : Mon coeur est une île!
LES CINQ DERNIÈRES MINUTES :
Vendredi, 5 septembre, il est 9h09. Ma mère me demande de lui apporter des Robaxacet pour ses douleurs musculaires. Je lui demande si elle peut attendre après mon travail. Elle me fait comprendre qu’elle a vraiment mal et me supplie de lui en apporter sur mon heure de diner. J’ai alors pris ma matinée de congé. De toute façon, j’ai eu mal à la tête toute la nuit. 10h10 je quitte la pharmacie avec les médicaments. 10h25 j’arrive chez elle. Elle m’ouvre la porte et est heureuse de me voir. Elle me raconte qu’elle a mal à son poumon, et prétend que c’est à cause de l’air climatisée.
Elle dit avoir mal dans le corps aussi, au niveau du dos, des hanches et des bras. Elle me paie la facture des Robaxacet. Je m’amuse avec les chiens. Ils sont content de me voir. Elle s’assoie sur sa chaise d’ordinateur. Moi sur son lit. Je flatte le chien et me mentionne qu’elle vient de prendre un bain chaud et qu’elle se sent si bien dans un bain chaud. Au même moment, tel un coup de vent, son âme s’envole, son coeur cesse de battre et tombe à quelques centimètre de moi au sol, il est 10h30. Je repousse le chien. Je suis en état de panique, mais me resaisis rapidement et prend conscience de la gravité de la chose. Je repousse les chiens à nouveau, qui s’empressent de venir lécher le visage de maman, inerte au sol qui relâche ses derniers souffles de vie. J’ai sue que son âme n’y était plus, car son regard ne communiquait plus avec le miens, elle avait de la bave dans la bouche qui faisait des balounes et sa langue s’est mise à épaissir très rapidement.
Je l’ai couché rapidement sur le dos afin de pouvoir essayer de l’aider à respirer. J’ai alors courrut vers mon auto en sautant les 5 marches qui y avait. Je les ai remonté aussi rapidement. 9-1-1. Rapidement j’annonce l’adresse, commandant une ambulance d’urgence. Le signal coupe. Je suis dans le bois. Je repart vers la maison en courrant. Maman ne respire plus. Je retourne dehors. 9-1-1. Je veux être sur que les secours sont en route. Le signal coupe. Je recours en dedans pour faire un mini massage cardiaque (qu’on m’a appris à faire). Je sort à nouveau dehors. On me confirme qu’une ambulance est en route. Le signal coupe à nouveau. Je ne rapelle pas, et je retourne à l’intérieur.
Toujours inerte au sol, ne présentant plus de signes vitaux. Les chiens qui me regardent paniquer et qui savent ce qui se passent, s’assoient devant la maison. Les ambulanciers arrivent. Les chiens reste assis et n’achalent pas les hommes, pourtant ils ne sont jamais sages quand il y a de la visite. Les manoeuvres de réanimation commencent. Rien de positif. En état de choc complet, j’offre mon aide aux corps amubulanciers pour n’importe quoi. J’suis complètement anéantis. Je me demande ce qui se passe. Je venais de lui parler, de la voir, de la toucher de son vivant. Rapidement, il est impossible pour les ambulanciers de la ramener à elle.
Direction Hôpital d’Hawkesbury. Je profite du temps que j’ai pour avertir ma soeur, ensuite mon père, qui lui, est à l’extérieur pour le travail pour trois semaines. Il est déjà en route pour la maison au moment où je raccroche avec lui. Arrivé à l’hôpital, les gens ont été tellement gentil. J’étais en état de choc. Ces cinq dernières minutes ne cessent de jouer en boucle dans ma tête. J’ai dût l’avoir raconté 40 fois depuis une heure. On m’annonce à 12h00 qu’il est trop tard et qu’ils ont cessé le processus.
Je comprend parfaitement et accepte les sympathies du personnel. On m’apporte à elle. Je suis en larme, sous le choc et je me sent alors très fort d’avoir déjà passé la dernière heure passée. Ma soeur est en route pour venir la voir.
Ce soir là, moi, mon père et ma soeur, avons beaucoup discutés. On s’est pris dans nos bras et essayons de comprendre. J’attends à ce moment là, l’autopsie du coroner. Je veux savoir pourquoi ma mère s’est jetée au sol comme ça. J’apprend pas longtemps après, par le coroner que ma maman, avait eu un malaise cardique, et qu’en réalité, ce n’était pas à son poumon qu’elle avait mal. Elle était entrain de faire une crise cardiaque. Telle une virgule dans le temps, une seconde à l’horloge ou un souffle du vent, maman nous a quittée aussi rapidement.
Je voyais maman trois ou quatre fois par semaine. On se parlait chaque jour. Ça sera difficile pour moi de changer la routine. Elle était ma plus grande fan. Elle connaissait tout sur mes horaires. Elle savait où j’étais, quand je revenais.
LES «ROADTRIP»
Beaucoup d’entre-vous savent que j’ai fait un excellent voyage, innoubliable en juillet dernier avec ma mère. Ce sont de beaux souvenirs que je garde en tête. Un cadeau de la vie d’avoir partagé ça avec. Ma mère m’a souvent accompagnée dans mes grandes aventures. Elle est venue avec moi faire le tour du Québec. Nous sommes allés partout en province pour des vacances. Moi et elle. Juste moi et elle.
C’est triste ce que j’ai vécu, mais je me console en disant qu’une chance que je suis arrivé plus de bonne heure, sans ça, peut-être je me serais senti coupable d’être arrivé en retard. Merci la vie, d’avoir pu, voir au moins maman, ses cinq dernières minutes. Ça été les minutes les plus importantes de ma vie jusqu’à maintenant.
J’ai le goût de lui dire à quel point les fleurs de son jardins sont belles. De lui dire que les légumes de son jardin sont délicieux. Que sa musique me fait pleurer. Que ses photos me font sourir. Mais au fond, même si j’ai le goût de lui dire, je sais qu’elle le sait. On s’est toute déjà dit ça dernièrement. Il y a une chose qu’on ne pourra jamais battre : Le temps.
J’ai reçu des centaines de témoignages d’amis, de connaissances et de gens avec qui j’ai collaboré dans ma vie. Des artistes que maman aimait beaucoup qui m’ont témoignés leurs sympathies ou leurs témoignages de cas vécues. Je me rends rapidement compte que je ne suis pas le premier à qui ça arrive, et que la douleur est de même intencité pour tout le monde.
Nous aurions fêtés son anniversaire samedi, le 6 septembre où elle aurait eu 46 ans. J’ai une belle vie malgré tout. Je fais ce que j’aime. Mon agenda est remplie et je ne chôme pas. Cependant, il y a une chose qui n’était pas prévue à l’horaire, soit celle de perdre ma mère.
Il te reste seulement quelques secondes à la vie. Le cancer te mange de l’intérieur, et tu ne peux rien faire, sauf attendre. Attendre de mourir. Attendre de souffir. Attendre de dormir.
En juin dernier, mon grand-père, Jean-Yves Gagné apprenait, après une chute à la maison, qu’il avait un cancer au cerveau. Le 21 juin, alors qu’il vacait à ses occupations, chez lui sur la rue Princesse à Lachute, il est tombé à terre, ressentant des chocs au cerveau. Comme une crise épileptique. Son assiette de souper s’est retrouvée au sol elle aussi. Incapable de bouger, ou de contrôler les spasmes au cerveau, il a tout de même tenté de prendre sa canne pour rapprocher le téléphone vers lui et composer le 9-1-1.
Quelques jours plus tard, il sortit de l’hôpital pour retourner à la maison avec des nouveaux médicaments. Ceux-ci permettent de contrôler les crises cervicales.
Il a passé l’été chez lui et semblait bien fonctionner.
Le 18 septembre, alors que je suis de passage à Mont-Laurier (Hé oui, je fais beaucoup de route chaque fois), je recevais un appel du grand-père, de nouveau à l’hôpital. Je l’avais vu quelques jours avant, et nous avions l’intention de faire des commissions ensemble. Ses jambes avaient enflées (à cause des nouveaux médicaments).
Il ne pouvait plus vivre au deuxième. Je me suis alors proposé de déménager avec lui, pour veiller sur lui, et pour qu’il puisse avoir une autonomie le plus longtemps possible. Mais la vie en a décidé autrement. En octobre, il commençait à paralyser du côté droit, lui qui est droitier. Il a perdu les capacités de marcher également. Son autonomie en prenait un méchant coup. L’incontinence a pris le relais et ainsi de suite. Il n’était plus question pour lui d’être sans surveillance. Il avait besoin de d’assistance et de soin régulièrement.
En novembre, il était sur une liste d’attente pour entrer au CHSLD. Quelques semaines plus tard, il y était admis. La maladie continuait sa course, et se détériorait rapidement. Très rapidement. Tellement, que lorsqu’il parlait, il inventait des mots, des phrases pour communiquer. Il comprenait parfaitement ce que l’on disait, mais sa façon de communiquer devenait de plus en plus difficile. Comme les gens qui font un accident vasculaire cérébral (AVC).
En décembre, son côté gauche commençait aussi à paralyser. Ce qui l’empêchât alors de manger par lui même.
Au moment où j’écris le texte avant publication, nous sommes le 26 janvier 2014. J’y suis allé. Ça faisait un bout que je n’y avait pas été. Je trouvais ça difficile par moment de le voir ainsi. Il est dans un état comateux. Inconscient. Il respire rapidement et fort. Il râle de la gorge également. La morphine est augmentée afin de permette un confort au niveau du patient. Je sent que sa fin approche.
C’est notre grand-père adoptif. Depuis que j’ai 7 ans que je le connais. Il a été l’amoureux de ma grand-mère tout ce temps. Ma grand-mère est décédée le 13 décembre 2008. Il n’a aucun enfant. Aucune famille, à l’exception de quelques frères et soeurs, dont j’ignore l’existence. La maladie l’emporte tranquillement. Je poursuivrai ce texte, au moment où je recevrai le dernier appel de l’hôpital.
Il est 15h08. Nous sommes le 28 janvier 2014. Je viens de recevoir le dernier appel. Il est maintenant libéré de son corps. À bientôt mon ami! On t’aime fort!! J’ai passé les cinq derniers mois à marcher avec toi en direction du chemin du paradis. Maintenant tu y es. J’ai eu des moments privilégiés, des discussions uniques. J’ai tout de même apprécié ce rapprochement. Ce rapprochement qui laissera un grand vide en moi pour les jours à venir. Bon voyage!
L’année de mes 25 ans a été une des meilleures jusqu’à maintenant. Je ne vous dit pas qu’elle a été facile, mais elle a été la moins difficile, la plus active et la plus magique. À tous ceux qui ont été à un moment ou à un autre, dans une de mes journées en 2013, sachez que vous avez été un facteur important pour que cette année soit la meilleure.
Voici quelques moments marquants de 2013 :
– Sortie du DVD de Méchant 1/4 de siècle
– Sortie du DVD de Frisotine au Pays de l’Arc-En-Ciel
– Tournée de spectacle avec le Mercedes Band
– La publicité avec les Denis Drolet pour le J-Fest 2013
– Spectacle avec Jean-Marc Parent à Juste Pour Rire et la captation de son DVD
– La captation des spectacles de Marjo, Brian Tyler, Rodeo Lipstick, Justin Boulet, Chicago, CCR, Offenbach, Henri Band.– La première page du journal relatant quelques moments de vie
On a eu du fun en masse en 2013! L’année se terminera en beauté à la fin décembre puisque nous serons en Floride pour célébrer le nouvel an. On va vous écrire c’est sûr! D’ici là, on vous souhaite de joyeuses fêtes, profitez-en bien et au plaisir de vous recroiser en 2014!